A l’aube du
4 aout 2013, à 04h30, dans la Région de Lataquieh Nord, les villages
d’Hanbouchieh, d’Inbata, de Ballouta, de Barmasa, de Baroudeh et d’al kharrata
étaient envahis par des bandes armées appartenant aux groupes criminels de
« Jabhat Annousra » et de ladite « Armée Syrienne Libre ».
Ils
livraient les villages aux flammes et à la destruction. Ils tuaient ou
enlevaient hommes, femmes, enfants et vieillards.
Nawar
DARWICH était alors à Lataquieh. A 5h30 il recevait un appel téléphonique de sa
soeur Fatima passé du village d’Alhambouchiyeh. Hurlant et pleurant, elle lui
disait que les terroristes avaient encerclé leur village. Il entendait en même
temps des tirs intensifs d’armes à feu. Sa sœur l’informait que les terroristes
avaient égorgé leur voisin et parent Wahib MARIAM. Soudain Fatima DARWICH se
mettait à appeler son frère en hurlant, avant de s’effondrer, lui disant avoir
été touchée par une balle. La communication était coupée et Nawar DARWICH ne
parvenait pas à rétablir le contact.
Il essayait
encore de joindre son frère Barakat DARWICH, sans plus de succès. Il partait
aussitôt pour son village, accompagné de son ami Basel AHMAD. En partant, sur
le téléphone de son frère, il parvenait à joindre la femme de ce dernier qui
lui répondait dans un état de panique et en pleurs. Elle l’informait de ce que
les terroristes avaient égorgé son mari, ainsi que sa propre sœur Haifaa. Elle
se tenait cachée dans sa maison, encerclée de tous côtés. Nawar tentait à
plusieurs reprises de rappeler sa belle-sœur, sans succès.
Il essayait
également de joindre plusieurs autres personnes de son village. Sur le
téléphone de son frère Yazan, un inconnu décrochait qui lui demandait ce qu’il
voulait. Nawar lui répondait vouloir parler à son frère. Son interlocuteur lui
disait l’avoir égorgé, et lui proposait de venir récupérer le corps. Sur le
refus de Nawar, l’inconnu déversait un flot d’insultes contre lui et contre
tous les alaouites, puis raccrochait.
Arrivés au
village d’Obein, vers 10h00 du matin, Nawar et son compagnon étaient contraints
de rebrousser chemin, les terroristes ayant occupé de nombreux villages.
Après le
départ des terroristes, Nawar partait à la recherche de ses parents. Sa maison,
située à l’entrée du village, était en grande partie détruite. Il en parcourait
les pièces désertes. Il montait sur le toit. Là il avait le choc d’y découvrir
les cadavres de sa mère, de sa sœur Fatima, de sa nièce Rim et de son frère Yazan.
Il ne retrouvait les autres membres de sa famille. Quelque temps plus tard
seulement, l’Armée Arabe Syrienne découvrait un charnier dans le village, et il
pouvait y reconnaitre le corps de son père Ali, et celui de Son frère Barakat.
Monsieur
Nawar DARWICH perdait son père Ali, 85 ou 90 ans, et sa mère, Minna, 60 ans,
son frère Mohammed, 30 ans, était enlevé, et ses frères et soeurs, Chama ,
Fatima, 23 ans, Yazan, 19 ans, et Barakat, 50 ans, étaient tués ; l’épouse
de ce dernier, Hasna, était enlevée, dont la propre sœur, Haifaa, 30 ans, était
tuée, et dont les trois enfants Ali, Abdelkarim et Abir étaient enlevés ;
il perdait aussi son grand-oncle maternel, Imad CHEIKH IBRAHIM, la femme de ce
dernier, Mouna, étaient enlevée, leurs filles Lotus, Samara et Inaam, et leurs
fils Bachar, Jaafar et Ahmad, étaient enlevés, et leur fille Marah, 17 ans,
était assassinée ; il perdait aussi son oncle Charif, 80 ans, la femme de
ce dernier, Mounira, 70 ans, ainsi que leur fils Mounif, 50 ans, dont la femme,
Dawlat, 45 ans, était enlevée avec sa fille Rouwane, 20 ans, leur second fils
Mounzer, 36 ans, était enlevé avec sa femme Hala, 34 ans, enceinte, et leurs
deux enfants Bana, 4 ans, et Sham, 2 ans ; Nawar perdait enfin ses neveux
Issam, Rim, 20 ans, Safwan et Chableh.
La tante de
Nawar, sœur de Thabet, Dalal,46 ans, était enlevée avec Salloum MARIAM, 50 ans,
son époux, le fils de ces derniers, Hamzeh, 17 ans, était tué. Taher, 80 ans,
frère de Salloum MARIAM, était tué, et sa femme Nadera, 70 ans, enlevée, Ibrahim,
75 ans, second frère de Salloum, était tué, et sa femme, Wajiha, 70 ans,
enlevée. Dans la famille MARIAM, les frères Yasser, 38 ans, et Wahib, 50 ans,
étaient tués, la femme de ce dernier, Karima CHEKOUHI, 45 ans, était enlevée,
avec ses deux filles, Faten, 26 ans, et Wedad, 25 ans, tandis que ses fils,
Adel, 30 ans, et Wael, 28 ans, étaient tués, la femme de ce dernier, Elene, 26
ans, était enlevée avec leurs deux filles Douaa, 5 ans, et Alaa, 3 ans.
L’épouse de
Ahmad MARIAM, Lamia CHEHADE, 60 ans, était tuée, leurs trois enfants, Asrar, 27
ans, Narjess, 29 ans, et Intissar, 32 ans, ainsi que leur petit-fils Jaafar
ISMAIL, 2 ans, étaient enlevés.
Rifaat
MARIAM, 75 ans, était tué, sa femme Kheizeran, 55 ans, enlevée, leur fils
Ayman, 35 ans, tué aussi, alors que l’épouse de ce dernier, Lina, 35 ans, était
enlevée avec ses cinq enfants Ahmad, Farah, Marah, Mohamad et Dalaa.
L’épouse de
Bassem MARIAM, Fadia YASSINE,30 ans, était tuée avec ses trois enfants,
Hussein, Furat et Mais.
L’épouse de
Fayad MARIAM, Wissam TREBOUCHE, 35 ans, était tuée avec ses deux nouveaux-nés
Marah et Hala, et ses deux fils, Ghaydak et Haidar étaient enlevés.
Dans la
famille CHEKOUHI, alliée des MARIAM, l’épouse de Tamer, Nazira ARIFO, 90 ans,
était enlevée, son fils, Fadl, 80 ans, était tué avec son épouse Wathifa, 50
ans, tandis que les trois enfants de ses derniers, Afaf, 25 ans, Kinana, 27
ans, et Moustafa, 24 ans, étaient enlevés, son autre fils Hani, 45 ans, était
aussi tué et sa propre épouse Wissal NASSER, 40 ans, enlevée avec leurs deux
enfants Tamer, 3 ans, et Tim, 1 ans.
Dans la
famille TREBOUCHE, elle aussi alliée des MARIAM, Khoudr, 13 ans, était enlevé.
Enfin dans la famille HAIDAR, elle encore alliée des MARIAM, Yazan, 9 ou 11
ans, était enlevé.