"Un compte rendu de cet ordre devrait embrasser également l'évolution des conceptions relatives au crime politique et à l'asile politique, à la justiciabilité des actes politiques et des décisions politiques prises selon une procédure judiciaire ; il devrait inclure jusqu'à la question de fond, celle du procès en justice proprement dit, c'est-à-dire examiner dans quelle mesure la procédure judiciaire en tant que telle modifie à elle seule la matière de son objet en la faisant passer à un autre état."

Carl Schmitt, préface à La notion de politique (1963).

vendredi 21 février 2014

Mes Conclusions pour le prochain Procès du Commandant Carlos

Lundi 7 novembre s’ouvre au Palais de Justice de Paris le procès du célèbre « terroriste » vénézuélien Carlos (Ilich Ramirez Sanchez). Il aura lieu devant une Cour d’Assises « spéciale » (sans jurés populaires), jusqu’au vendredi 16 décembre. Le combattant palestinien, l’homme de la prise en otage de onze ministres des pays de l’OPEP en 1975 à Vienne, la bête noire des pays de l’Ouest, est jugé pour des faits vieux de plus d’un quart de siècle, 17 ans et 85 jours après avoir été trahi et livré aux services français par le Gouvernement Soudanais.

Mon impression, c'est que la Justice et le Droit n'ont rien à voir dans cette affaire. Il s’agit d’une guerre. Les services français, aux ordres, ont enlevé un responsable politique, et maintenant ils attendent le paiement d'une rançon. C'est le sens de ce procès et du défilé des victimes qu'on nous prépare.

La grande tradition du droit de la guerre est bafouée. Ilich Ramirez est un combattant, du camp adverse de celui pour lequel travaillent les services français. C'est donc en vérité un prisonnier de guerre, et son statut n'est pas respecté puisqu'on l'accuse de crimes de droit commun. Pour n'importe lesquels des actes qu'il aurait commis, il jouit non seulement de l'immunité du combattant, mais même, s'il était jugé par son propre camp, il serait justifié par les lois et coutumes de la guerre.

Au XXeme siècle ces lois et coutumes ont changé. Au lieu de se mener au grand jour et dans le respect mutuel, les guerres ont glissé, depuis 1917 environ, dans l'horreur de guerres discriminatoires, où plus aucun camp n'a de respect pour les civils, et où chacun lance des anathèmes et traite le parti adverse de criminel.

Ilich Ramirez, combattant héroïque de la lutte des palestiniens contre l'impérialisme yankee et sioniste, n'est pas responsable de l'horrible évolution qui a conduit à la situation actuelle, où pour exister politiquement, c'est-à-dire pour exister tout court, vous devez, contre la supériorité technique du capitalisme apatride, recourir à la lutte clandestine.

Du reste, le camp sioniste a eu recours à ce type de lutte par le passé, sans lésiner sur les victimes civiles innocentes, en Palestine de 1935 à 1948, ou précisément en France même, de 1942 à 1944. Dans ce dernier cas, les services français s'enorgueillissent du terrorisme pratiqué, sous le nom de Résistance. Ils sont donc mal placés dans ce rôle du bourreau qu'aujourd'hui ils tiennent, qu'ils ont accusé les allemands et le régime de Vichy d'avoir tenu.

Il faut sortir du cycle infernal. Que les Yankees rentrent chez eux, en Amérique du Nord, nouvel Israël, et qu'à l'avenir la guerre redevienne une noble activité. C'est tout ce qu'il faut souhaiter.

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